Tout savoir sur l’EDP

Le principal objectif d’un projet de conception intégrée est d’avoir une démonstration de faisabilité dès le début du cycle de vie du projet. Il convient pour cela de disposer d’un matériel de base, que l’on obtient généralement en achetant une carte d’évaluation auprès du fournisseur de processeurs ou d’un développeur tiers. Toutefois des modifications du matériel peuvent s’avérer nécessaires, auquel cas le projet doit prendre en charge le prix d’achat global. Il est très rare que ces kits puissent être réutilisés dans le cadre de projets ultérieurs, soit parce qu’ils ne contiennent pas les fonctionnalités nécessaires, soit parce que la technologie est déjà devenue obsolète. Une approche plus rentable consiste à travailler sur une plate-forme de développement modulaire pouvant également être reconfigurée au fil du temps de façon à répondre aux besoins en matériel des projets futurs. L’EDP répond parfaitement à ce concept. Elle fournit une carte de base sur laquelle sont branchés les modules processeurs, ainsi que des modules avec fonctions spéciales requis par chaque projet. La plate-forme ainsi obtenue, sécurisée et adaptée à un usage à long terme, permet à la fois de limiter les nombreux achats de kits de développement et de gagner du temps pour effectuer les adaptations nécessaires.

Tout savoir sur l’EDP

Carte de base configurable

La carte de base EDP, ou carte mère, est de type Eurocard étendu (220 x 100 mm), dotée de quatre « stations » identiques pour les modules enfichables. La carte mère permet aux microcontrôleurs et aux dispositifs d’E/S de communiquer via une interface standardisée similaire aux bus STE ou PC/104. Néanmoins, alors que les bus STE et PC/104 ont tendance à ne prendre en charge que les signaux de ligne de puissance, de données, d’adresse et de contrôle, l’interface EDP accepte les applications de microcontrôleurs en étant compatible avec les fonctions de broche spécialisées correspondant aux microcontrôleurs standard de 8, 16 et 32 bits. Il existe trois canaux I2C, deux canaux CAN, un port SPI et plusieurs périphériques de mesure et de génération des signaux. Sont également présents : des groupes de broches destinés à prendre en charge les interruptions causées par des événements externes, des groupes de broches capables de créer des trains d’impulsion, d’autres dédiés à la commande du moteur, des bus I2S, des cartes mémoire et de nombreux autres types courants d’E/S de microcontrôleur. Les interfaces avancées telles que SD/MMC sont également prises en charge.

Modules de commande enfichables

Cette architecture permet de créer une large gamme de modules processeurs, reposant sur divers microcontrôleurs, en mappant les broches d’E/S des dispositifs avec les connecteurs EDPCON1 et EDPCON2. Le microcontrôleur devient alors un processeur virtuel vers un autre périphérique d’E/S connecté au bus, par exemple un module périphérique numérique ou analogique. Quasiment tous les microcontrôleurs peuvent être mappés sur ce format. Les premiers modules de commande proposés pour l’EDP prenaient en charge l’Infineon XC167, le STMicroelectronics STR9 et le module enfichable Microchip pour microcontrôleurs et périphériques dsPIC (PIC-PIM) couvrant les gammes 8, 16 et 32 bits.

Modules fonctionnels enfichables

Bien entendu, dans la mesure où l’EDP est conçue pour apporter une plate-forme configurable à des fins de démonstration de faisabilité, son succès dépend aussi de l’éventail varié de fonctions périphériques qu’elle peut proposer et qui figurent également dans les modules compatibles EDPCON. Les premiers modules développés dans le cadre du programme EDP incluent des modules d’E/S analogiques et numériques, un module de communication et deux modules de commande du moteur.

Le concept modulaire EDP se prête bien au développement d’une gamme croissante de modules d’application. RS poursuit activement l’élaboration de nouveaux modules ; les annonces récentes évoquent un nouveau module de carte SD et des projets de modules visant à permettre le développement sans fil basé sur EDP. Les utilisateurs peuvent également créer leurs propres modules, s’ils le souhaitent, en se référant aux spécifications de bus EDPCON.

Les développeurs de systèmes intégrés doivent faire face à un défi majeur : la mise au point de pilotes pour chacune des fonctions à mettre en oeuvre. Le temps nécessaire pour écrire et déboguer un pilote, à l’étape de démonstration de la faisabilité, est susceptible de retarder le projet, en particulier si le pilote en question ne fonctionne pas. Dans la suite du projet, il pourra s’avérer nécessaire de développer davantage certains pilotes pour parvenir à des fonctionnalités optimales et à une fiabilité garantie.