La pandémie de COVID-19 a engendré un cauchemar logistique que personne n’avait vu venir. De la fermeture des frontières à la flambée des coûts du transport, la pandémie a contraint les professionnels des achats à repenser de nombreuses hypothèses qui ont orienté le développement de la chaîne logistique ces dernières années.

Prenez l’exemple de la livraison "juste-à-temps". La pandémie a révélé de manière impitoyable la vulnérabilité de certains fournisseurs. En même temps, compte tenu des effets économiques de la crise, les stocks tampons sont un luxe que très peu de fournisseurs peuvent s’offrir.

Comment faire pour que votre chaîne logistique soit à l’épreuve de la prochaine crise ?

Pour commencer, il est important de résister à la tentation de diversifier votre portefeuille de fournisseurs MRO (Maintenance, Réparation et Opérations). La solution est de vous appuyer sur un petit groupe de fournisseurs en qui vous pouvez avoir confiance et dont vous savez qu’ils respecteront leurs engagements. D'ailleurs, dans le Rapport sur les achats indirects, réalisé en partenariat avec le Chartered Institute of Procurement & Supply (CIPS) pendant la pandémie, la rationalisation des fournisseurs était de loin la stratégie de gestion efficace des achats la plus citée.

« Il y a manifestement beaucoup de pression pour rationaliser le panel de fournisseurs. L’idée est bonne et doit certainement être mise en œuvre, mais je pense honnêtement qu’à l’heure actuelle, il est plus important d’accroître la résilience de la chaîne logistique que de la rationaliser », explique John Glen, économiste du CIPS et chargé de cours à la Cranfield School of Management.

« C'est un peu un projet à long terme, mais dans les 6 à 18 mois à venir, il va falloir se concentrer sur la gestion de la résilience et des risques de la chaîne logistique ; tandis que la rationalisation se poursuivra en arrière-plan. »

Regardez où vous mettez les pieds

Lorsque les chaînes logistiques MRO sont sous pression, il est important d’agir vite pour assurer la continuité de la production. Il est aussi vital de bien réfléchir aux conséquences des mesures prises dans l’urgence, ajoute David Loseby, Directeur des achats du Groupe motoriste Rolls-Royce.

« Lorsque des évènements comme une pandémie se produisent, vous devez vous assurer que vos actions ne causeront pas de dommages sur le long terme. Que pouvez-vous faire pour soutenir votre entreprise pendant un certain temps et d'une manière transparente que l’organisation comprenne ? » ajoute-t-il.

Si vous optez pour une approche résolument simpliste (les dépenses ont-elles augmenté ou diminué, par exemple), vous risquez de prendre les mauvaises décisions, nous avertit-il.

Selon Loseby, dans un contexte de « distribution lean », il est important de ne pas se contenter de changer de fournisseur, mais de concevoir une chaîne logistique réactive, capable de s’adapter à la nouvelle donne. « En réalité, il nous est impossible de maintenir des stocks tampons qui valent des millions d’euros », ajoute-t-il.

Glen et Loseby s’accordent à dire que productivité et résilience ne sont pas incompatibles. Les solutions eProcurement et VMI (Vendor Managed Inventory) peuvent vous aider à accroître la résilience de votre chaîne, à condition d'avoir un partenaire de chaîne logistique de confiance et stable.

On a tort de penser que la résilience de la chaîne logistique ne dépend que des intrants. À moins d’avoir une visibilité totale sur ce que vous utilisez, il vous est impossible de planifier efficacement les achats du point de vue de l’offre.

« Il n’est pas rare que les entreprises multisites aient peu de visibilité sur leurs stocks », explique Alex Davies, Responsable des Solutions d'approvisionnement client chez RS.

« Tout est une question de qualité des données », ajoute-t-il. « Cela dépend des systèmes que les entreprises utilisent et de la façon dont elles collaborent avec leurs fournisseurs. Si elles disposent d’une base d'approvisionnement fragmentée et que les achats MRO sont réalisés par de nombreux collaborateurs, il y a fort à parier que la qualité des données disponibles sera médiocre.

« Si elles adoptent une démarche plus réfléchie et consolident leur portefeuille avec un fournisseur tel que RS, elles découvriront qu'elles pourront avoir accès à des données et des solutions beaucoup plus riches qui leur permettront de vérifier qu’elles disposent d’un stock adéquat. »

Durabilité et éthique

Bien que la réduction des coûts reste la priorité, une politique d’approvisionnement durable et éthique et une planification de la continuité pour les pièces critiques figuraient en tête des stratégies mises en place par les entreprises concernant les fournitures MRO.

« Atteindre ces objectifs signifie travailler avec des partenaires dignes de confiance, alignés sur des objectifs communs. Il est essentiel que les achats participent à l’élaboration du programme de développement durable et de la feuille de route, y compris les politiques, les processus et la gouvernance qui lui donneront corps », explique Kate Davies, Responsable des services commerciaux Monde.

« Un approvisionnement éthique est une priorité croissante, tant pour les conseils d’administration que les actionnaires et les clients », précise-t-elle. « L'essentiel est que l’approvisionnement soit reconnu comme un vecteur de changement capable de remettre en question le statu quo et de fixer des principes d’approvisionnement éthiques dans les processus d'achat des entreprises.

Très peu d’équipes responsables des achats obtiendront des effectifs supplémentaires pour gérer la durabilité dans la chaîne logistique. Il est donc tout à fait logique d’opter pour des solutions telles que VMI et eProcurement, qui permettent de gagner du temps », ajoute Alex Davies.

Tout cela se résume à une conclusion simple : la résilience de votre chaîne logistique dépend de la qualité, de la fiabilité et des connaissances de vos fournisseurs. C'est pourquoi, pour assurer la pérennité de votre chaîne logistique, il est si important de faire équipe avec le bon partenaire d'achats MRO.